DES HOMMES, DES ARBRES ET DES CHAMPS
AU SERVICE D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLE
PROJET AGROFORESTERIE NTSIO
LE CONTEXTE
La petite histoire…
Cependant, la demande en «bois énergie» a modifié la donne. Une population exogène est venue pour exploiter les forêts et produire du charbon de bois ; les « chefs des terres » issus de la coutume y ont trouvé un intérêt vénal, alors que les villages ont vu leurs espaces nourriciers se réduire à la manière d’une peau de chagrin.
Pour répondre à cette situation, une initiative gouvernementale soutenue par l’Union Européenne a créé, dans les années quatre-vingts, une plantation d’acacias de huit mille hectares sur le Plateau Batéké pour fournir Kinshasa (capitale de la R.D. du Congo) en charbon de bois. L’acacia auriculiformis a été choisi selon des critères d’adaptation au milieu et de productivité. Cependant, le Projet Mampu a été suspendu avant sa phase d’exploitation en raison du climat politique du moment.
Le projet Mampu fait néanmoins référence aujourd’hui dans le domaine de l’agroforesterie. En effet, la Fondation Hanns Seidel a décidé de sauver ce projet en protégeant la plantation et en offrant à des familles cherchant un refuge économique de s’y installer. Ces nouveaux exploitants sont devenus, par cette expérience encadrée, les pionniers d’un système agraire performant et durable sur sols sablonneux en savane. Depuis 2004, l’accompagnement des exploitants, organisé par la Fondation Hanns Seidel, avec l’aide financière de l’Union Européenne, a permis d’affiner ce nouveau système agraire qui permet de meilleurs rendements agricoles associés à une production de charbon de bois, cela sur plusieurs rotations.
Malgré les nombreuses interrogations qui persistent, ce système d’exploitation pseudo-intensif a fait ses preuves à Mampu avec ses 300 familles d’agriculteurs qui vivent chacune sur 25 hectares d’acacias depuis maintenant une vingtaine d’années. Avec un chiffre d’affaires annuel de 10% de son investissement initial, Mampu a également démontré sa viabilité économique et son impact sur le développement social. Depuis l’autonomisation financière de Mampu, la Fondation Hanns Seidel s’intéresse de près à l’évolution communautaire au sein du groupe de producteurs réunis en association pour les représenter.
Cette collaboration a permis à d’autres projets similaires de voir le jour, notamment dans le sud de la province du Bandundu et toujours au plateau Batéké avec le projet Ntsio. Le projet Ntsio (qui signifie savane en langue téké) est l’aboutissement des différentes expériences d’agroforesterie développées depuis 20 ans, avec des innovations qui devraient confirmer l’agroforesterie comme modèle de développement durable. Nous vous invitons ainsi à découvrir avec plus de détails le projet Ntsio sur notre site, ainsi que les différents résultats que nous avons obtenus.
Pour ceux qui le souhaitent il est possible de visiter Ntsio qui est à trois heures de route de la capitale Kinshasa. En effet, les Associations des fermiers de Ntsio seront heureuses d’accueillir les visiteurs dans une « guest house », qui fait partie des acquis financés par l’Union Européenne, pour leur faire visiter le milieu et comprendre les enjeux de leur action.
LES DIFFÉRENTS ENJEUX
Agronomique et économique
Au Plateau Batéké comme dans beaucoup de savanes en RDC, les sols sablonneux dépourvus d’argile sont fragiles et retiennent difficilement l’eau et les éléments minéraux. L’apport en matière organique par le dépôt des feuilles d’acacia en surface permet une protection mécanique et hydrique du sol ainsi qu’une minéralisation progressive par sa décomposition. De plus, le travail du sol après une première rotation d’acacias ne nécessite pas un recours à la mécanisation (semis direct en poquets sans labour). Par l’enrichissement du sol en azote (l’acacia est une légumineuse), les rendements agricoles sont doublés et l’opportunité de nouvelles cultures s’offre aux exploitants. La carbonisation du bois qui se fait sur le champ est également une source de fertilisation du sol. En effet, la production de charbon de bois est une opportunité économique pour les fermiers, mais aussi pour la main d’œuvre utilisée et les intermédiaires de la filière.
Environnemental
Autour des grandes villes et dans un rayon qui s’élargit chaque année, la production de «bois énergie» est la première source de déforestation au Congo comme dans beaucoup d’autres pays africains. Tant qu’une autre source énergétique ne sera pas proposée aux ménages urbains, seule une alternative au mode de production de «bois énergie» s’impose. Les plantations d’acacias en savane ont montré leur durabilité et la qualité de leur production, elle constitue donc un moyen de soulager les écosystèmes forestiers naturels tout en répondant à la demande.
Foncier
Il faut noter que l’accès aux espaces cultivables au Congo se fait par des négociations coutumières. La vénalité du milieu traditionnel, à qui est laissé la gestion des terres, conduit à une expropriation des cultivateurs villageois au profit d’investisseurs issus de classes aisées de la société urbaine. Dans un tel contexte, il est difficile d’encadrer une modernisation progressive de l’agriculture au profit d’une agriculture familiale. L’encouragement des producteurs à planter des acacias dans les espaces cultivés est un moyen progressif d’appropriation du terroir. La plantation d’arbres à essence exotique comme l’acacia est un marqueur d’appropriation du terrain, elle est également définie comme valorisation par le code agricole.
Sociétal
La création de ressources durables par l’agroforesterie encourage la population rurale à s’organiser et à gérer son environnement. Cela ouvre aux habitants des campagnes des perspectives décourageant l’exode rural et inversant la tendance qui veut que la ville nourrisse les campagnes. Cet aspect sociétaire a incité la Fondation Hanns Seidel à utiliser l’agroforesterie pour ses programmes d’appui organisationnel aux populations en zone rurale. Les résultats concrets sur le niveau de vie des populations et la gestion des espaces encouragent l’Union Européenne à poursuivre le financement de telles actions.
Pour une meilleure appropriation des actions et leur continuité, un regroupement des exploitants de Ntsio est organisé au sein de quatre associations (intitulées Mudiankulu, Wolimbwa, Muthio et Dwale). Leur rôle est d’organiser par exemple les travaux de protection contre le feu, la commercialisation des productions, la gestion de l’adduction de l’eau, ou encore d’encourager la vie communautaire sur le site. En effet, ayant reçu les titres de propriété officiels en leurs noms respectifs, ces quatre structures, qui se partagent le domaine, seront responsables de la gestion de chaque parcelle.
Loin de l’agro-industrie, le projet Ntsio se veut être l’exemple de ce que peut offrir l’agriculture familiale pour répondre aux enjeux du moment, à savoir l’occupation des populations en zone rurale, la protection des écosystèmes ainsi que l’approvisionnement des marchés urbains.
L’éthique de la Fondation Hanns Seidel, qui œuvre dans plusieurs pays d’Afrique essentiellement pour la bonne gouvernance, permet l’implication des groupes de base pour favoriser un développement économique et démocratique. Ce projet en est un exemple concret.
LE PROJET
NTSIO ET SES OBJECTIFS
Le Plateau Batéké situé dans la Province de Kinshasa est l’origine d’environ 40% des approvisionnements de la capitale en produits vivriers de base (farine et feuilles de manioc) et en bois énergie. Cependant, la demande croissante en produits alimentaires et le besoin en énergie bois qu’implique la démographie croissante de Kinshasa, ne permettent pas une exploitation des sols durable. La fertilité de ces derniers est mise à mal par le non-respect des temps de jachères traditionnellement observés, et les massifs forestiers sont exploités plus rapidement que leur renouvellement. Tout ceci engendre une migration permanente des agriculteurs à la recherche de terres disponibles et fertiles, et contribue à la disparition des écosystèmes forestiers qui bordaient les rivières.
Depuis une décennie, les villages traditionnels du plateau Batéké se vident de leurs habitants en raison de la disparition des galeries forestières d’où étaient issus le charbon de bois et les productions agricoles. L’accélération des rotations agricoles sur les terres fertiles laissée par la déforestation ne permet plus à la forêt de se régénérer. Les espaces ainsi exploités laissent place à la savane.
L’arrivé récente de tracteurs au plateau Batéké a dynamisé la production de manioc. De larges espaces où l’on pratique la monoculture de manioc sont souvent l’œuvre de personnes non résidantes qui ont acquis la terre par simple entente avec des chefs coutumiers pas toujours soucieux du développement de leur population. En conséquent, la savane n’offre plus de place disponible pour les cultures villageoises, les sols sont très dégradés lors de leur mise en jachère; tout cela contribuent irréversiblement à la diminution des ressources économiques pour les populations du plateau Batéké et favorise l’exode rural.
L’expérience à Mampu (projet agroforestier duquel est inspiré Ntsio) a montré que l’introduction d’arbres dans la rotation agricole, même en savane, permet d’induire le concept d’une agriculture sédentarisée et donc durable au plateau Batéké. L’impact positif des arbres sur la fertilité du sol permet aux agriculteurs de ne plus déplacer leur zone de culture pour trouver un sol fertile. Les arbres à croissance rapide permettent également une production de bois et diminuent ainsi la sollicitation des massifs forestiers encore existants.
Le Projet Ntsio s’inspire de cette expérience dans une duplication prenant compte des résultats techniques et sociologiques obtenus à Mampu. Plusieurs améliorations se sont ajoutées telles que la disponibilité en eau tant pour la population que pour la conduite de pépinières, l’entretient des pare-feu, l’implication réelle des bénéficiaires dès la mise en place du Projet, la sécurisation foncière des zones boisées et une meilleure sélection des fermiers. Ces points sont essentiels pour assurer à Ntsio une durabilité dans le temps.
AGROFORESTERIE, DÉMOCRATIE ET BONNE GOUVERNANCE
L’objectif global de la Fondation Hanns Seidel en République Démocratique du Congo (RDC) est de contribuer à la décentralisation, la démocratisation et la prévention des conflits. Elle soutient les partenaires locaux dans leurs efforts de promouvoir une meilleure intégration de la société civile à travers une série d’activités de sensibilisation, de séminaires et tribunes d’expression des communautés locales. L’éducation civique constitue un des outils principaux rendant une société apte à revendiquer les éléments de base comme la transparence, l’intégrité et le comportement démocratique. Ainsi, la Fondation Hanns Seidel a établi son programme en matière de politique de développement en RDC autour de différents axes tels que la promotion de la bonne gouvernance, la lutte contre la pauvreté et la formation professionnelle mais aussi l’appui à une agriculture durable.
En effet, les projets agroforestiers (Mampu, Ntsio et Gungu) mis en œuvre par la Fondation Hanns Seidel favorisent le développement d’une activité économique durable impliquant les populations de base, ce qui a pour effet premier d’améliorer les conditions de vie du monde rural avant de satisfaire une demande urbaine importante. Un tel développement est l’occasion pour les groupes de producteurs impliqués de s’organiser au sein de structures communautaires. Ces structures devenues des entités économiques locales, ont pour but de renforcer le système de production et d’harmoniser la vie au sein de la communauté.
L’encouragement à la bonne gouvernance, à la gestion transparente et au fonctionnement démocratique à travers des élections régulières, sont les thèmes principaux abordés lors de l’accompagnement de ces nouvelles structures par la Fondation Hanns Seidel.
C’est ainsi qu’à travers les projets agroforestiers (Mampu, Ntsio et Gungu), la Fondation Hanns Seidel articule sa mission d’appuis à la démocratie.
LES RÉSULTATS
Infrastuctures et sécurisation foncière
Résultat 1 :
Un site de 5 500 hectares foncièrement sécurisé et aménagé avec des infrastructures (logement, santé, eau, éducation et organisation socio-économique) accueille 260 familles d’exploitants agricoles.
Le Projet Ntsio a mis en place un site agroforestier de 5.500 hectares, sur le modèle développé à Mampu, avec une distribution de blocs boisés amenés à devenir des fermes. Chaque famille a reçu une ferme ayant une surface de 18 hectares dont 15 hectares de boisement complet. Ntsio s’est appuyé sur une population autochtone de deux villages voisins du site (MWE et KINGAWA), consciente des bouleversements de son milieu. En effet, il était important pour le Projet d’avoir le groupe cible dans la population traditionnelle de producteurs agricoles du Plateau Batéké en leur donnant les moyens d’améliorer leur système d’exploitation de leur environnement.
Une durée totale de dix-huit mois a été nécessaire à l’aménagement du site ; avant le début des travaux agricoles de production. Pendant cette période, les 260 maisons pour les exploitants et leurs familles ont été construites, accompagnées des installations nécessaires à la mise en œuvre du Projet et aux logements des équipes d’encadrement. Le Projet a également installé une pépinière centrale qu’il gère pour accompagner et appuyer les fermiers dans la diversification. De plus, chaque association possède un siège composé d’un préau sous lequel les fermiers se rassemblent lors de réunions, formations ou assemblées ; d’un bureau qui permet de conserver les documents et fournitures nécessaires au fonctionnement de l’association ; et d’un dépôt dans lequel les fermiers entreposent leur production avant la commercialisation. Aussi, comme convenu avec les propriétaires de cette terre qui nous a été cédée pour ce projet, nous avons réalisé dans chacun de ces villages (Mwe et Kingawa) 2 écoles et 2 postes de santé. Enfin, les fermiers à travers leurs associations ont décidé de prendre en main la construction d’écoles et de postes de santé supplémentaires sur le site de Ntsio, grâce à l’argent encaissée des cotisations des fermiers.
D’autre part, l’expérience à Mampu a montré que l’accès à l’eau est un facteur primordial, non seulement pour assurer l’installation permanente des exploitants sur le site mais également pour permettre la conduite de pépinières en milieu villageois.
Ainsi, il a été réalisée 2 systèmes d’adduction d’eau potable sur le site du projet composées de :
- 2 forages équipés de pompes immergées alimentées par un système solaire hybride au fil du soleil (sans batterie de stockage)
- 2 installations solaires autonomes avec groupe électrogène de secours
- 4 châteaux d’eau de 50m3 (1 dans chaque association) à 10 mètres de hauteur
- 1 château d’eau de 14m3 pour l’alimentation des bureaux du projet et du guest house
- 35 bornes fontaines solaire à prépaiement,
le tout relié par 50 kms de conduites PVC pression enterrées.
Cela a entrainé une amélioration des conditions de vie des familles implantées et a permis une implication active du groupe cible dans l’activité de boisement grâce à des pépinières individuelles d’acacias auriculiformis délocalisées sur chaque ferme.
Il est intéressant de savoir qu’au plateau Bateke, une plantation d’arbres dans un milieu naturellement dépourvu de sylve, présente une connotation culturelle et sociologique non négligeable. Sans valeur juridique officielle et non plus sans reconnaissance coutumière selon la tradition, une parcelle boisée par un individu ou sa famille constitue une appropriation de fait pas ce dernier. Il sera difficile de réattribuer la parcelle à un autre exploitant en raison de la couverture forestière qui portera le nom de celui qui l’a planté. Le simple boisement des fermes par les exploitants est donc un premier pas vers une sécurisation foncière du domaine.
En effet, la sécurisation foncière du périmètre est un aspect très important pour la durabilité et la protection de Ntsio. Après le travail des équipes de géomètres sur le terrain, les enquêtes et autorisations délivrées par les services communaux, nous avons entrepris les différentes démarches nécessaires pour aboutir à l’obtention des titres fonciers. Ainsi, nous avons réussis à obtenir 4 titres fonciers émis au nom des 4 associations des fermiers de Ntsio. De cette manière, nous évitons qu’un exploitant à l’avenir ne se détache de l’ensemble des producteurs et ne se sente plus obligé de ce fait de respecter les engagements ainsi que les statuts et règlements intérieurs établit à Ntsio.
Infrastructures et sécurisation foncière
Résultat 1 :
Un site de 5 500 hectares foncièrement sécurisé et aménagé avec des infrastructures (logement, santé, eau, éducation et organisation socio-économique) accueille 260 familles d’exploitants agricoles.
Le Projet Ntsio a mis en place un site agroforestier de 5.500 hectares, sur le modèle développé à Mampu, avec une distribution de blocs boisés amenés à devenir des fermes. Chaque famille a reçu une ferme ayant une surface de 18 hectares dont 15 hectares de boisement complet. Ntsio s’est appuyé sur une population autochtone de deux villages voisins du site (MWE et KINGAWA), consciente des bouleversements de son milieu. En effet, il était important pour le Projet d’avoir le groupe cible dans la population traditionnelle de producteurs agricoles du Plateau Batéké en leur donnant les moyens d’améliorer leur système d’exploitation de leur environnement.
Une durée totale de dix-huit mois a été nécessaire à l’aménagement du site ; avant le début des travaux agricoles de production. Pendant cette période, les 260 maisons pour les exploitants et leurs familles ont été construites, accompagnées des installations nécessaires à la mise en œuvre du Projet et aux logements des équipes d’encadrement. Le Projet a également installé une pépinière centrale qu’il gère pour accompagner et appuyer les fermiers dans la diversification. De plus, chaque association possède un siège composé d’un préau sous lequel les fermiers se rassemblent lors de réunions, formations ou assemblées ; d’un bureau qui permet de conserver les documents et fournitures nécessaires au fonctionnement de l’association ; et d’un dépôt dans lequel les fermiers entreposent leur production avant la commercialisation. Aussi, comme convenu avec les propriétaires de cette terre qui nous a été cédée pour ce projet, nous avons réalisé dans chacun de ces villages (Mwe et Kingawa) 2 écoles et 2 postes de santé. Enfin, les fermiers à travers leurs associations ont décidé de prendre en main la construction d’écoles et de postes de santé supplémentaires sur le site de Ntsio, grâce à l’argent encaissée des cotisations des fermiers.
D’autre part, l’expérience à Mampu a montré que l’accès à l’eau est un facteur primordial, non seulement pour assurer l’installation permanente des exploitants sur le site mais également pour permettre la conduite de pépinières en milieu villageois.
Ainsi, il a été réalisée 2 systèmes d’adduction d’eau potable sur le site du projet composées de :
- 2 forages équipés de pompes immergées alimentées par un système solaire hybride au fil du soleil (sans batterie de stockage)
- 2 installations solaires autonomes avec groupe électrogène de secours
- 4 châteaux d’eau de 50m3 (1 dans chaque association) à 10 mètres de hauteur
- 1 château d’eau de 14m3 pour l’alimentation des bureaux du projet et du guest house
- 35 bornes fontaines solaire à prépaiement,
le tout relié par 50 kms de conduites PVC pression enterrées.
Cela a entrainé une amélioration des conditions de vie des familles implantées et a permis une implication active du groupe cible dans l’activité de boisement grâce à des pépinières individuelles d’acacias auriculiformis délocalisées sur chaque ferme.
Il est intéressant de savoir qu’au plateau Bateke, une plantation d’arbres dans un milieu naturellement dépourvu de sylve, présente une connotation culturelle et sociologique non négligeable. Sans valeur juridique officielle et non plus sans reconnaissance coutumière selon la tradition, une parcelle boisée par un individu ou sa famille constitue une appropriation de fait pas ce dernier. Il sera difficile de réattribuer la parcelle à un autre exploitant en raison de la couverture forestière qui portera le nom de celui qui l’a planté. Le simple boisement des fermes par les exploitants est donc un premier pas vers une sécurisation foncière du domaine.
En effet, la sécurisation foncière du périmètre est un aspect très important pour la durabilité et la protection de Ntsio. Après le travail des équipes de géomètres sur le terrain, les enquêtes et autorisations délivrées par les services communaux, nous avons entrepris les différentes démarches nécessaires pour aboutir à l’obtention des titres fonciers. Ainsi, nous avons réussis à obtenir 4 titres fonciers émis au nom des 4 associations des fermiers de Ntsio. De cette manière, nous évitons qu’un exploitant à l’avenir ne se détache de l’ensemble des producteurs et ne se sente plus obligé de ce fait de respecter les engagements ainsi que les statuts et règlements intérieurs établit à Ntsio.
Sylviculture et bois énergie
Résultat 2 :
L’ensemble du site est boisé avec différentes essences forestières sur 260 fermes délimitées, avec une valorisation en crédit carbone.
L’introduction de la plantation d’arbres dans les activités de production agricole a pour premier but de conserver (voir d’améliorer) la fertilité des sols exploités. En effet, les arbres ont un impact positif sur le sol par l’apport de matière organique de leurs feuilles qui en se décomposant libèrent des éléments minéraux comme par exemple l’azote avec les acacias. L’ensemble de ces avantages agronomiques constitue les bienfaits de l’agroforesterie qui induisent une meilleure production agricole dans le futur proche et une amélioration de la structure du sol qui dispensera l’agriculteur de labourer son sol avec un tracteur. La disparition des graminées qui sont concurrentes aux cultures et qu’il faut traditionnellement enfouir par le labour est aussi un gain important pour l’agriculteur. Ainsi, la plantation systématique d’acacia auriculiformis est prévue sur toutes les surfaces labourées pour mise en culture. Les plantules sont issues de pépinières mises en œuvre par les exploitants eux-mêmes à proximité de leur maison, vers la borne fontaine. Après trois mois d’élevage en bacs plastic à alvéoles, les plantules sont amenées au champ pour être plantées juste après la mise en culture du manioc (à raison de 1 100 plantules par hectare).
Les arbres ont une croissance de plus d’un mètre la première année et occupent donc le terrain après les récoltes du manioc. Cette jachère verte restera ainsi sans entretient pendant six à huit ans. Après cette période, ils seront exploités pour être transformés sur place en charbon de bois par des méthodes traditionnelles de carbonisation développées sur le site voisin de Mampu. Cette méthode donne de bons rendements en charbon de bois (25% du poids frais) et contribue par les résidus de charbon restitués au sol à une fertilisation en potassium et bien sûr en carbone. Les sols ainsi amendés après exploitation des arbres sont propices à la culture des céréales (aléatoire en savane) et ne demandent pas de labour mécanisé, les semis se font avec un travail superficiel du sol à l’endroit du semi en poquet. Les rendements agricoles sont multipliés par deux ou par trois selon le type de sol par rapport à la première rotation.
De plus, la plantation d’arbres a aussi pour but la production de « bois de chauffe ou bois de service ». Suite à une exploitation irraisonnée depuis quelques temps de la ressource ligneuse pour la production de charbon de bois vendu en ville, les ressources forestières diminuent. Traditionnellement utilisé pour la construction des maisons en chaume ou des séchoirs à manioc, les sticks de bois sont devenus denrée rare ; les tiges de graminées séchées ou les racines sont utilisés comme énergie pour la préparation des repas dans les ménages. Ainsi, la plantation d’eucalyptus et de maesopsis est associée à celle des acacias pour une production future de sticks et même de planches.
D’autre part, le Projet a souhaité encourager la réalisation d’un verger et d’une palmeraie dans chaque ferme. Ainsi, une zone de 1.25 ha est réservée entre la zone d’habitation et la plantation proprement dite à la constitution d’un verger diversifié. Les essences d’arbres qui boisent cette zone ont été laissées au choix des exploitants. La pépinière centrale du Projet a cependant fourni des plantules d’arbres fruitiers telles que des agrumes ou manguiers pour encourager la diversification. La réussite de ce programme est compromise par le faible potentiel agronomique des sols. Pour y remédier, en supplément aux formations spécifiques sur l’amélioration des techniques de plantation, la couverture préalable des vergers par des acacias mangium a été programmée. Ces acacias à croissance encore plus rapide fertilisent grandement le sol et offre un ombrage bénéfique aux plantules de fruitiers ; ils pourront être coupés après 3 à 5 ans de croissance, libérant des sols enrichis.
Sur chaque ferme, la palmeraie s’étend sur 0.6 ha et est constituée de palmiers de variété améliorée ; élevés en pépinière par le Projet à partir de noyaux pré-germés. Au total 320 ha de palmiers à huile sont plantés sur l’ensemble du domaine, constituant ainsi une ressource en huile pour les fermiers dans un futur proche.
Enfin, l’activité de valorisation des travaux de plantation en crédit carbone a pour but d’intégrer Ntsio dans un processus international de réduction d’émission en gaz carbonique par la séquestration du carbone induite par la plantation d’arbres ou la protection des massifs existants (REDD). Le groupe cible du projet, au travers des comités directeurs des quatre associations, a marqué sa volonté d’être porteur du projet carbone. La nécessité de faire appel à un bras technique en vue d’être assisté dans les charges administratives et techniques qu’implique la gestion d’un projet de compensation carbone a été reconnue.
L’estimation et la valorisation de carbone séquestré par le Projet NTSIO a été réalisé et a produit une compilation de données et d’études pouvant être intégrées dans un éventuel Document Descriptif de Projet (DDP). A ce stade, deux Notes d’Information de Projet (NIP) ont été rédigées et validées par deux standards choisis : Gold Standard et Plan Vivo.
Le dossier Carbone du Projet NTSIO est donc prêt pour continuer sur le marché volontaire du carbone en s’engeant entièrement avec un des standard choisis.
Sylviculture et bois énergie
Résultat 2 :
L’ensemble du site est boisé avec différentes essences forestières sur 260 fermes délimitées, avec une valorisation en crédit carbone.
L’introduction de la plantation d’arbres dans les activités de production agricole a pour premier but de conserver (voir d’améliorer) la fertilité des sols exploités. En effet, les arbres ont un impact positif sur le sol par l’apport de matière organique de leurs feuilles qui en se décomposant libèrent des éléments minéraux comme par exemple l’azote avec les acacias. L’ensemble de ces avantages agronomiques constitue les bienfaits de l’agroforesterie qui induisent une meilleure production agricole dans le futur proche et une amélioration de la structure du sol qui dispensera l’agriculteur de labourer son sol avec un tracteur. La disparition des graminées qui sont concurrentes aux cultures et qu’il faut traditionnellement enfouir par le labour est aussi un gain important pour l’agriculteur. Ainsi, la plantation systématique d’acacia auriculiformis est prévue sur toutes les surfaces labourées pour mise en culture. Les plantules sont issues de pépinières mises en œuvre par les exploitants eux-mêmes à proximité de leur maison, vers la borne fontaine. Après trois mois d’élevage en bacs plastic à alvéoles, les plantules sont amenées au champ pour être plantées juste après la mise en culture du manioc (à raison de 1 100 plantules par hectare).
Les arbres ont une croissance de plus d’un mètre la première année et occupent donc le terrain après les récoltes du manioc. Cette jachère verte restera ainsi sans entretient pendant six à huit ans. Après cette période, ils seront exploités pour être transformés sur place en charbon de bois par des méthodes traditionnelles de carbonisation développées sur le site voisin de Mampu. Cette méthode donne de bons rendements en charbon de bois (25% du poids frais) et contribue par les résidus de charbon restitués au sol à une fertilisation en potassium et bien sûr en carbone. Les sols ainsi amendés après exploitation des arbres sont propices à la culture des céréales (aléatoire en savane) et ne demandent pas de labour mécanisé, les semis se font avec un travail superficiel du sol à l’endroit du semi en poquet. Les rendements agricoles sont multipliés par deux ou par trois selon le type de sol par rapport à la première rotation.
De plus, la plantation d’arbres a aussi pour but la production de « bois de chauffe ou bois de service ». Suite à une exploitation irraisonnée depuis quelques temps de la ressource ligneuse pour la production de charbon de bois vendu en ville, les ressources forestières diminuent. Traditionnellement utilisé pour la construction des maisons en chaume ou des séchoirs à manioc, les sticks de bois sont devenus denrée rare ; les tiges de graminées séchées ou les racines sont utilisés comme énergie pour la préparation des repas dans les ménages. Ainsi, la plantation d’eucalyptus et de maesopsis est associée à celle des acacias pour une production future de sticks et même de planches.
D’autre part, le Projet a souhaité encourager la réalisation d’un verger et d’une palmeraie dans chaque ferme. Ainsi, une zone de 1.25 ha est réservée entre la zone d’habitation et la plantation proprement dite à la constitution d’un verger diversifié. Les essences d’arbres qui boisent cette zone ont été laissées au choix des exploitants. La pépinière centrale du Projet a cependant fourni des plantules d’arbres fruitiers telles que des agrumes ou manguiers pour encourager la diversification. La réussite de ce programme est compromise par le faible potentiel agronomique des sols. Pour y remédier, en supplément aux formations spécifiques sur l’amélioration des techniques de plantation, la couverture préalable des vergers par des acacias mangium a été programmée. Ces acacias à croissance encore plus rapide fertilisent grandement le sol et offre un ombrage bénéfique aux plantules de fruitiers ; ils pourront être coupés après 3 à 5 ans de croissance, libérant des sols enrichis.
Sur chaque ferme, la palmeraie s’étend sur 0.6 ha et est constituée de palmiers de variété améliorée ; élevés en pépinière par le Projet à partir de noyaux pré-germés. Au total 320 ha de palmiers à huile sont plantés sur l’ensemble du domaine, constituant ainsi une ressource en huile pour les fermiers dans un futur proche.
Enfin, l’activité de valorisation des travaux de plantation en crédit carbone a pour but d’intégrer Ntsio dans un processus international de réduction d’émission en gaz carbonique par la séquestration du carbone induite par la plantation d’arbres ou la protection des massifs existants (REDD). Le groupe cible du projet, au travers des comités directeurs des quatre associations, a marqué sa volonté d’être porteur du projet carbone. La nécessité de faire appel à un bras technique en vue d’être assisté dans les charges administratives et techniques qu’implique la gestion d’un projet de compensation carbone a été reconnue.
L’estimation et la valorisation de carbone séquestré par le Projet NTSIO a été réalisé et a produit une compilation de données et d’études pouvant être intégrées dans un éventuel Document Descriptif de Projet (DDP). A ce stade, deux Notes d’Information de Projet (NIP) ont été rédigées et validées par deux standards choisis : Gold Standard et Plan Vivo.
Le dossier Carbone du Projet NTSIO est donc prêt pour continuer sur le marché volontaire du carbone en s’engeant entièrement avec un des standard choisis.
Agriculture et élevage
Résultat 3 :
L’ensemble des fermes du site produisent annuellement 1.000 tonnes de cossettes de manioc, 100 tonnes de légumineuses et céréales ainsi que des produits d’élevage et de jardinage.
Pour arriver à un tel résultat, plusieurs activités ont été organisées pendant la durée de l’Action :
Former les fermiers aux techniques d’une agriculture améliorée et diversifiée
La culture du manioc prédomine dans les choix culturaux des exploitants de NTSIO. Les tentatives de diversification en tête de rotation ont été testées ; seul le niébé donne des résultats satisfaisants. D’autres cultures telles que le sésame ou la graine de courge sont pratiquées mais restent cependant marginales.
La diversification des cultures se heurte à une réalité nationale : le manque d’offre de semences adaptées, testés et multipliées ainsi que l’impossibilité d’en importer. Heureusement, la situation n’est pas identique pour le manioc qui bénéficie d’un important programme de recherche national. Ceci a permis au projet de choisir des variétés déjà expérimentées et largement diffusées, présentant un bon niveau de production en savane.
Cependant, la spécificité des sols sablonneux où se développe l’Action rend peu rentables d’autres cultures que le manioc et justifie donc l’orientation d’intensifier cette spéculation, tout en rendant plus opportun l’intégration de l’acacia qui profite de l’entretien des cultures pendant plus de douze mois et contribuera à améliorer structure et texture des sols cultivés.
Assurer la distribution des produits semenciers et organiser le suivi de la production
Au début du projet un programme de multiplication des boutures a permis de commencer les travaux agricoles dans leur ferme avec du matériel semencier performent. Les familles d’exploitants ont été formées aux pratiques spécifiques liées à l’utilisation des nouvelles variétés. Les associations de fermiers ont pris en charge la gestion des champs de multiplication (parc à bois) afin d’assurer la distribution des boutures ainsi que l’organisation et le suivi de la production. En effet, les productions sont gérées par les 4 associations : une partie est vendue sur place et une autre partie est acheminée vers les marchés de Kinshasa.
Mettre à disposition le matériel de transformation et vulgariser son utilisation
La production transformée est le manioc qui nécessite un épluchage des tubercules, un découpage, un trempage de plusieurs jours (rouissage) et un séchage. Après différentes expériences développées, la mécanisation du travail et la sophistication du séchage ne sont pas jugés avantageux en termes de coût de production et affectent surtout la durabilité de l’activité. Ainsi, des petites unités de transformation ont été construites dans chaque ferme : bacs de rouissage, trancheuses manuelles et claies de séchage. Le reste des outils de transformation mis à la disposition de la population sont prévus pour la consommation des familles sur le site, tels que des moulins ou des broyeurs.
Former et animer aux différents élevages et aux techniques appropriées
La production animale s’intègre entièrement dans le processus global de production de Ntsio. En plus de son impact positif sur les revenus et le régime alimentaire des producteurs, le volet élevage va contribuer à enrichir le sol en matière organique autour des zones d’habitation. L’élevage permet non seulement d’introduire de nouvelles pratiques culturales jusqu’ici impossibles sur sol trop sablonneux mais également de rentabiliser l’activité de protection du site contre le feu (activité très onéreuse jusqu’à ce jour à Mampu : 10 000 $ par an). Etant donné que la population ciblée n’est pas coutumière à l’élevage, il était important de sensibiliser les habitants sur l’hygiène et la santé animale, l’habitat des animaux domestiques, l’utilisation du compost et la transformation de la production.
Ainsi, un troupeau s’est constitué à partir d’une souche d’une vingtaine de génisses et de deux mâles reproducteurs (renouvelés tous les deux ans) pour entretenir par pâturage une zone plantée en herbage amélioré (Brachiaria). Cette pâture large de cinquante mètre entoure le domaine et a pour but de protéger NTSIO des feux extérieurs venus de la savane. Le troupeau doit à terme atteindre 150 têtes. De plus, une porcherie a été construite pour multiplier les individus qui doivent ensuite être élevés chez les producteurs ; la race choisie : Large White. Mauvais choix, car cette race très performante demande une alimentation quotidienne que le milieu paysans en début d’aménagement ne peut pas fournir. Ainsi l’orientation prise est de relancer l’expérience avec une race de porc plus rustique et que bien que moins performante pourra donner des résultats avec une alimentation locale.
Chaque ferme est animée matinalement par le chant du coq grâce à la distribution de gallinacés mâles qui ont pour mission d’améliorer la descendance des volailles locales dans leur morphologie mais aussi par leur fréquence de ponte. Enfin, pour profiter de la diversification herbeuse du milieu, un programme de multiplication de lapins a été lancé au cours de l’Action. En collaboration avec les associations, il est visé que chaque ferme puisse profiter de cette ressource en protéine rapide ; une rigueur d’hygiène dans la conduite de son élevage devra être acquise par chaque éleveur pour la réussite de ce programme.
Assurer un suivi vétérinaire de l’ensemble des cheptels
La concentration d’une population animale présente des risques d’épidémies pouvant affecter le potentiel de production. Ainsi, les éleveurs ont bénéficié de formations afin d’acquérir les connaissances de base de santé animale ainsi que de soins à apporter en cas de maladies bénignes ou de déparasitage. Un ingénieur vétérinaire organise des campagnes de vaccinations et travaille avec les associations des fermiers afin que des tâches telles que le contrôle sanitaire des élevages et les soins nécessaires soient intégrées dans leurs activités
Agriculture et élevage
Résultat 3 :
L’ensemble des fermes du site produisent annuellement 1.000 tonnes de cossettes de manioc, 100 tonnes de légumineuses et céréales ainsi que des produits d’élevage et de jardinage.
Pour arriver à un tel résultat, plusieurs activités ont été organisées pendant la durée de l’Action :
Former les fermiers aux techniques d’une agriculture améliorée et diversifiée
La culture du manioc prédomine dans les choix culturaux des exploitants de NTSIO. Les tentatives de diversification en tête de rotation ont été testées ; seul le niébé donne des résultats satisfaisants. D’autres cultures telles que le sésame ou la graine de courge sont pratiquées mais restent cependant marginales.
La diversification des cultures se heurte à une réalité nationale : le manque d’offre de semences adaptées, testés et multipliées ainsi que l’impossibilité d’en importer. Heureusement, la situation n’est pas identique pour le manioc qui bénéficie d’un important programme de recherche national. Ceci a permis au projet de choisir des variétés déjà expérimentées et largement diffusées, présentant un bon niveau de production en savane.
Cependant, la spécificité des sols sablonneux où se développe l’Action rend peu rentables d’autres cultures que le manioc et justifie donc l’orientation d’intensifier cette spéculation, tout en rendant plus opportun l’intégration de l’acacia qui profite de l’entretien des cultures pendant plus de douze mois et contribuera à améliorer structure et texture des sols cultivés.
Assurer la distribution des produits semenciers et organiser le suivi de la production
Au début du projet un programme de multiplication des boutures a permis de commencer les travaux agricoles dans leur ferme avec du matériel semencier performent. Les familles d’exploitants ont été formées aux pratiques spécifiques liées à l’utilisation des nouvelles variétés. Les associations de fermiers ont pris en charge la gestion des champs de multiplication (parc à bois) afin d’assurer la distribution des boutures ainsi que l’organisation et le suivi de la production. En effet, les productions sont gérées par les 4 associations : une partie est vendue sur place et une autre partie est acheminée vers les marchés de Kinshasa.
Mettre à disposition le matériel de transformation et vulgariser son utilisation
La production transformée est le manioc qui nécessite un épluchage des tubercules, un découpage, un trempage de plusieurs jours (rouissage) et un séchage. Après différentes expériences développées, la mécanisation du travail et la sophistication du séchage ne sont pas jugés avantageux en termes de coût de production et affectent surtout la durabilité de l’activité. Ainsi, des petites unités de transformation ont été construites dans chaque ferme : bacs de rouissage, trancheuses manuelles et claies de séchage. Le reste des outils de transformation mis à la disposition de la population sont prévus pour la consommation des familles sur le site, tels que des moulins ou des broyeurs.
Former et animer aux différents élevages et aux techniques appropriées
La production animale s’intègre entièrement dans le processus global de production de Ntsio. En plus de son impact positif sur les revenus et le régime alimentaire des producteurs, le volet élevage va contribuer à enrichir le sol en matière organique autour des zones d’habitation. L’élevage permet non seulement d’introduire de nouvelles pratiques culturales jusqu’ici impossibles sur sol trop sablonneux mais également de rentabiliser l’activité de protection du site contre le feu (activité très onéreuse jusqu’à ce jour à Mampu : 10 000 $ par an). Etant donné que la population ciblée n’est pas coutumière à l’élevage, il était important de sensibiliser les habitants sur l’hygiène et la santé animale, l’habitat des animaux domestiques, l’utilisation du compost et la transformation de la production.
Ainsi, un troupeau s’est constitué à partir d’une souche d’une vingtaine de génisses et de deux mâles reproducteurs (renouvelés tous les deux ans) pour entretenir par pâturage une zone plantée en herbage amélioré (Brachiaria). Cette pâture large de cinquante mètre entoure le domaine et a pour but de protéger NTSIO des feux extérieurs venus de la savane. Le troupeau doit à terme atteindre 150 têtes. De plus, une porcherie a été construite pour multiplier les individus qui doivent ensuite être élevés chez les producteurs ; la race choisie : Large White. Mauvais choix, car cette race très performante demande une alimentation quotidienne que le milieu paysans en début d’aménagement ne peut pas fournir. Ainsi l’orientation prise est de relancer l’expérience avec une race de porc plus rustique et que bien que moins performante pourra donner des résultats avec une alimentation locale.
Chaque ferme est animée matinalement par le chant du coq grâce à la distribution de gallinacés mâles qui ont pour mission d’améliorer la descendance des volailles locales dans leur morphologie mais aussi par leur fréquence de ponte. Enfin, pour profiter de la diversification herbeuse du milieu, un programme de multiplication de lapins a été lancé au cours de l’Action. En collaboration avec les associations, il est visé que chaque ferme puisse profiter de cette ressource en protéine rapide ; une rigueur d’hygiène dans la conduite de son élevage devra être acquise par chaque éleveur pour la réussite de ce programme.
Assurer un suivi vétérinaire de l’ensemble des cheptels
La concentration d’une population animale présente des risques d’épidémies pouvant affecter le potentiel de production. Ainsi, les éleveurs ont bénéficié de formations afin d’acquérir les connaissances de base de santé animale ainsi que de soins à apporter en cas de maladies bénignes ou de déparasitage. Un ingénieur vétérinaire organise des campagnes de vaccinations et travaille avec les associations des fermiers afin que des tâches telles que le contrôle sanitaire des élevages et les soins nécessaires soient intégrées dans leurs activités
Organisation du groupe cible et accompagnement
Résultat 4 :
Une structure associative centrale, constituée de fermiers élus, organise la gestion du site, ainsi que le regroupement, l’acheminement et la commercialisation des produits.
Basée sur l’expérience de Mampu, la première idée était d’avoir une association de type asbl regroupant tous les fermiers implantés à Ntsio fonctionant de façon démocratique pour gérer le site avec un bureau renouvelé annuellement ; et créer une coopérative en parallèle pour l’écoulement des productions.
Néanmoins, afin de renforcer la durabilité du système, Ntsio a pris en compte quelques améliorations et a proposé d’organiser le groupe cible en 4 associations en lieu et place d’une seule structure plus importante ; et d’établir l’obligation de chaque bénéficiaire d’adhérer à la structure associative qui gère la zone où il cultive. De cette manière, l’attribution des titres de propriété s’est faite pour les 4 associations et non de façon individuelle pour chaque fermier.
L’intégration de la coutume dans ce résultat a été primordiale pour l’organisation socio culturelle de Ntsio. En effet, notre partenaire locale ISDD (Institut Social de Développement Durable) a impliqué les représentants de la coutume des villages concernés dans plusieurs activités telles que l’élaboration des statuts des associations afin de prendre en considération les réalités coutumières du milieu ou encore les dénominations de quatre zones de site : Wolimbwa, Muthio, Mudiankulu et Dwale. Les noms choisis sont inspirés de la coutume et désignent des lieux de cérémonie traditionnelle ou des noms de source.
La mission de notre partenaire ISDD était, dans un premier temps, d’accompagner le groupe cible et leurs associations dans différentes activités de formations et de suivi afin de sensibiliser la population aux intérêts et au fonctionnement d’une structure associative. Dans un deuxième temps, ISDD a appuyé le groupe cible dans l’officialisation des structures communautaires mises en place en facilitant les démarches de légalisation de l’association. Enfin dans un troisième temps, les agents d’ISDD ont fourni des formations techniques sur la gestion financière et communautaire au sein d’un accompagnement dans la mise en place de comités chargés de la gestion des unités de transformation, de stockage et de vente.
Ainsi, les associations sont constituées de trois organes :
- l’Assemblée Générale (AG) qui est l’organe suprême de décisions de l’association ;
- le Comité des Directeurs (CD) qui est l’organe dirigeant et exécutif de l’association ;
- la Commission de contrôle (CoCo) qui est l’organe qui contrôle la gestion de toutes les ressources financières et matérielles de l’association. C’est un organe de suivi qui fait office d’audit de l’association.
Les membres du CD et de la CoCo sont élus par l’AG pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois (le premier mandat ayant débuté en Avril 2015).
L’objectif global du partenaire est d’assoir l’influence des associations sur le groupe cible pour que ces dernières deviennent autonomes et assurent la continuation du système de production ainsi que la durabilité de Ntsio.
Organisation du groupe cible et accompagnement
Résultat 4 :
Une structure associative centrale, constituée de fermiers élus, organise la gestion du site, ainsi que le regroupement, l’acheminement et la commercialisation des produits.
Basée sur l’expérience de Mampu, la première idée était d’avoir une association de type asbl regroupant tous les fermiers implantés à Ntsio fonctionant de façon démocratique pour gérer le site avec un bureau renouvelé annuellement ; et créer une coopérative en parallèle pour l’écoulement des productions.
Néanmoins, afin de renforcer la durabilité du système, Ntsio a pris en compte quelques améliorations et a proposé d’organiser le groupe cible en 4 associations en lieu et place d’une seule structure plus importante ; et d’établir l’obligation de chaque bénéficiaire d’adhérer à la structure associative qui gère la zone où il cultive. De cette manière, l’attribution des titres de propriété s’est faite pour les 4 associations et non de façon individuelle pour chaque fermier.
L’intégration de la coutume dans ce résultat a été primordiale pour l’organisation socio culturelle de Ntsio. En effet, notre partenaire locale ISDD (Institut Social de Développement Durable) a impliqué les représentants de la coutume des villages concernés dans plusieurs activités telles que l’élaboration des statuts des associations afin de prendre en considération les réalités coutumières du milieu ou encore les dénominations de quatre zones de site : Wolimbwa, Muthio, Mudiankulu et Dwale. Les noms choisis sont inspirés de la coutume et désignent des lieux de cérémonie traditionnelle ou des noms de source.
La mission de notre partenaire ISDD était, dans un premier temps, d’accompagner le groupe cible et leurs associations dans différentes activités de formations et de suivi afin de sensibiliser la population aux intérêts et au fonctionnement d’une structure associative. Dans un deuxième temps, ISDD a appuyé le groupe cible dans l’officialisation des structures communautaires mises en place en facilitant les démarches de légalisation de l’association. Enfin dans un troisième temps, les agents d’ISDD ont fourni des formations techniques sur la gestion financière et communautaire au sein d’un accompagnement dans la mise en place de comités chargés de la gestion des unités de transformation, de stockage et de vente.
Ainsi, les associations sont constituées de trois organes :
- l’Assemblée Générale (AG) qui est l’organe suprême de décisions de l’association ;
- le Comité des Directeurs (CD) qui est l’organe dirigeant et exécutif de l’association ;
- la Commission de contrôle (CoCo) qui est l’organe qui contrôle la gestion de toutes les ressources financières et matérielles de l’association. C’est un organe de suivi qui fait office d’audit de l’association.
Les membres du CD et de la CoCo sont élus par l’AG pour un mandat de deux ans, renouvelable une fois (le premier mandat ayant débuté en Avril 2015).
L’objectif global du partenaire est d’assoir l’influence des associations sur le groupe cible pour que ces dernières deviennent autonomes et assurent la continuation du système de production ainsi que la durabilité de Ntsio.
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Ce programme est mis en œuvre par la FHS et l’ISDD.
Les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de l’Union européenne. »